Au cours de cette semaine, les étudiants de 3ème année d’Animation ont suivi un cours Sumi-e magistral avec Kaoru Hirose. L’artiste et professeur japonais est expert dans cette technique de dessin monochrome à l’encre noire, originaire de Chine.

Atelier Sumi-e avec Kaoru Hirose

Pendant trois jours, nos étudiants se sont immergés dans l’univers de Sumi-E. Ils ont appris le concept et l’histoire de cette technique ancienne, ainsi que le matériel nécessaire pour la pratiquer. Et ils ont réalisé divers exercices dans le but de mettre en pratique les connaissances apprises. D’abord et individuellement, ils ont peint des éléments du paysage et de la végétation japonaise : des bambous, de l’eau, des montagnes, des arbres, des fleurs et des oiseaux. Plus tard, ils ont réalisé un concept art par équipes. Dans ce deuxième exercice, ils ont visualisé trois scénarios tirés d’un conte traditionnel japonais. Ces pratiques leur ont permis de se familiariser avec l’art et la culture japonaise. Et travaillez avec ses éléments essentiels : le livre roulé, la nouvelle japonaise, le manga et l’anime japonais, entre autres.

Nous en avons profité pour discuter avec Kaoru Hirose de Sumi-E et de son application dans la vie quotidienne de nos animateurs.

Quelle est l’origine étymologique du mot Sumi-E ?

« Sumi » signifie encre et « e » signifie peinture.

Comment définiriez-vous cette technique ?

Avec de simples coups de pinceau et en utilisant uniquement de l’encre, de l’eau et du papier, cette technique permet d’exprimer n’importe quel objet. D’un volume et d’une perspective, à la lumière et à l’obscurité.

D’où vient Sumi-e ?

Il est né en Chine au 5ème siècle et est arrivé au Japon au 12ème siècle. Au Japon, la technique chinoise originale s’est développée jusqu’au XVIIe siècle. C’est alors que le Japon ferme ses frontières pour 200 ans et commence à développer sa propre technique.

En quoi la technique Sumi-e est-elle différente en Chine et au Japon ?

En Chine, la technique Sumi-e a tendance à utiliser des coups de pinceau plus larges et plus rapides. En revanche, au Japon, les coups de pinceau sont plus doux et plus lents. Je suis un artiste japonais et j’enseigne donc le style japonais.

Quelle philosophie se cache derrière le sumi-e ?

La philosophie zen, la méditation et la nature sont les piliers du Sumi-e. Cette technique invite à la contemplation et à la réflexion. Comme c’est une technique qui ne permet pas de rectification, chaque ligne nécessite une concentration maximale. Dans Sumi-e, l’artiste donne toute son âme à l’œuvre. Sans formation, l’artiste se détend et prend plaisir à peindre.

Quels sont les matériaux essentiels à votre pratique ?

De l’encre, du papier, des pinceaux et beaucoup d’envie.

Pourquoi est-il intéressant pour les artistes conceptuels de connaître le Sumi-e ?

Cela leur permet d’acquérir de nouvelles techniques et connaissances pour mener à bien leur travail. Et plus précisément, en Sumi-e, ils appliquent des compositions qui utilisent la « beauté de l’espace blanc ». J’adorerais voir un jour de vrais travaux utilisant des aspects du Sumi-e dans un film, un anime ou dans un jeu vidéo !

 

Kaoru Hirose

Artiste et professeur de Sumi-e certifié par l’Association Internationale Sumi-e de Tokyo. Il anime des ateliers, des démonstrations et des expositions dans diverses universités, lycées et autres institutions artistiques au niveau européen.
Il est né à Tokushima, au Japon. Il a vécu et travaillé au Canada et en Allemagne. Depuis 2006, il vit à Sitges.
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