Éduquer l’œil et savoir traduire les idées en images. Tels étaient les objectifs fixés par Ada Sbriccoli pour la formation à la photographie qu’elle a dispensée aux étudiants de notre campus en France qui nous ont rendu visite cette semaine. Au cours de cet atelier, le professeur de photographie et le conservateur leur ont appris à utiliser la photographie comme outil d’expression. Et pour parfaire leurs connaissances et leurs compétences, elle leur a proposé divers exercices pratiques. Cette formation comprenait également des visites des expositions en cours au Centre de photographie KBr de la Fundació Mapfre, ainsi que de l’exposition « La machine de Magritte », au CaixaForum. Nous avons parlé à Ada de cet atelier, qui fait partie du programme académique de première année des études de Design à L’Idem.

En quoi consistait la formation que vous avez dispensée à L’Idem ?

En me concentrant sur le processus créatif, j’ai proposé une approche expérimentale de la photographie. Après avoir fourni aux étudiants une base théorique sur le support photographique, je les ai invités à découvrir ses principes techniques par le biais d’exercices pratiques. Pendant une semaine, ils ont exploré différentes méthodologies de création visuelle.

 

Quels ont été les principaux thèmes de votre travail ?

Entre autres thèmes, je me suis attaché à travailler sur trois lignes d’action. Le premier était les outils de lecture de l’image afin de repenser les concepts de base de la composition photographique. Le second est l’application d’une méthodologie pratique basée sur l’expérimentation libre. Et le troisième, une réflexion sur la relation texte-image.

 

Pourquoi est-il intéressant pour les étudiants en design d’avoir des notions de photographie ?

Dans le monde de l’art, il est important de croiser les disciplines et d’ouvrir le dialogue entre différents langages créatifs. Et ce, pour deux raisons. Tout d’abord, parce qu’il nous permet de structurer notre regard. Et deuxièmement, parce qu’il permet d’éveiller la pensée visuelle.

 

Comment l’atelier s’est-il développé ?

Une fois qu’ils ont maîtrisé le contrôle de l’appareil photo en mode manuel, les élèves ont effectué des exercices sur les concepts de base de la photographie tels que la vitesse, la profondeur de champ et la valeur expressive de la lumière. Ils ont également travaillé sur les séquences photographiques et la valeur de la narration photographique.

 

Et quel a été le résultat final de cet atelier ?

Chaque étudiant a amélioré ses connaissances et ses compétences en matière de techniques d’éclairage artificiel et de langage photographique.

 

Enfin, quelle valeur accordez-vous à cette expérience ?

Cet atelier m’a permis de connaître les préoccupations de chaque étudiant et de sentir leur désir d’apprendre et de mettre en pratique tout ce qu’ils ont appris lors des sessions théoriques. Une fois de plus, j’ai remarqué que les élèves de L’Idem sont curieux et très motivés pour développer leur propre imaginaire visuel. Ils sont ouverts à l’hybridation des frontières de tout ce qu’ils connaissent.

Quelle est cette technique ?

Il s’agit d’une technique d’illustration numérique qui est actuellement utilisée dans tous les formats audiovisuels. En intégrant ou en superposant des images réelles ou créées, elle permet de générer des scénarios réalistes.

Quelle est son origine ?

La peinture mate est née au XIXe siècle dans le but d’intégrer des éléments décoratifs dans un film, à l’aide de plaques de verre peintes en noir. En 1907, le réalisateur Norman O. Dawn a utilisé cette technique pour reconstruire visuellement et manuellement un ensemble de bâtiments pour le film ‘Missions of California’.

Plus tard, des films tels que ‘King Kong’ (1933) et ‘Citizen Kane‘ (1966) ont également utilisé la peinture matte pour créer des arrière-plans de châteaux, de casernes ou d’îles. Dans les années 1960, la technique a connu une évolution surprenante avec des films tels que ‘Mary Poppins’ (1964) et ‘La planète des singes’ (1968).

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Projet de Matte Painting réalisé par Carla Viaplana, étudiante en 2e année d’animation

Et comment cela fonctionne-t-il aujourd’hui ?

D’une part, la technique a évolué sur le plan technique. Les outils traditionnels et manuels ont cédé la place aux outils numériques. Aujourd’hui, les principaux logiciels utilisés pour réaliser un projet de peinture Matte sont Adobe Photoshop et Adobe After Effects. D’autre part, elle a atteint des secteurs d’activité plus larges au sein de l’industrie du divertissement et de la communication visuelle. Aujourd’hui, la technique du Matte Painting est présente dans tous les formats audiovisuels pour le cinéma, les jeux vidéo et la publicité, entre autres secteurs.

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Projet de peinture matte par Sabela Cadarso, étudiante en 2e année d’animation

Quelles sont les étapes à suivre pour créer un projet de peinture mate ?

Tout d’abord, ayez une idée claire de ce que vous voulez faire : placer l’image dans un lieu et un moment précis.

Ensuite, la phase de documentation commence. Cela consiste à rechercher des images, des photographies, des textures et d’autres ressources à partir desquelles travailler. A ce stade, il est important que toutes les références aient une illumination uniforme.

Troisièmement, on réalise un croquis qui servira de guide pendant le projet. Et à partir de là, jouez avec la perspective, le dessin, les filtres, les effets, les lumières et les ombres. Et enfin, retouchez et terminez le travail avec des brosses texturées.